histoire
though i know my heart would break TRIGGER WARNINGS ; mention d'avortement, abandon parental, anxiété, dépression, stress post-traumatique, it’s quicker and easier to eat your young. Ta mère ne t’a jamais désirée et c’est un simple fait que tu as toujours su, comme tu as toujours su que le ciel est bleu et que l’eau mouille. À ses yeux, tu n’as jamais été qu’une simple erreur de parcours ; elle tombe enceinte lors de l’un de ses voyages aux États-Unis, d’un bel inconnu dont elle ne parlera jamais, mais dont tu es la bien malheureuse progéniture. De retour dans son Italie natale, ta mère est ostracisée par sa propre famille lorsque cette dernière apprend qu’elle attend un enfant ; c’est que ses parents sont plus que conservateurs, c’est qu’ils insistent pour que la jeune Caruso se marie au plus vite pour faire passer l’enfant pour celui d’un autre. Gina (ta
génitrice) s’y oppose fermement et coupe les ponts avec sa famille. Tu vois le jour quelques mois plus tard, à Naples, portant malgré tout en étendard le prénom de ta grand-mère comme second prénom. Plus tard, tu apprendras de ta mère qu’elle n’avait pas eu le courage d’avorter, mais qu’elle aurait probablement dû. Simple vérité qui finit d’achever le semblant de relation qui existait entre vous.
all you have is your fire and the place you need to reach. Ce sont quelques semaines après ton septième anniversaire que tu débarques aux États-Unis ; de toute ta courte vie, tu n’as jamais connu que Naples et sa région environnante ... alors le changement abrupt de pays, de
continent te fait quelque peu tourner la tête. Ta mère prend sa décision, semble-t-il, sur un coup de tête et tu n’as nullement ton mot à dire. Gamine non-désirée que tu es, tu es de nature silencieuse et discrète. Tu es jeune, à n’en pas douter, mais tu vois déjà que ta génitrice n’a de mère que le nom. Tu ne te plains pas (tu sais que tes jérémiades seront, au mieux, ignorées, au pire, on te les fera regretter). Alors direction les États-Unis. New-York, pour être plus précis. Tu es obligée d’apprendre l’anglais sur le tas (
sink or swim, comme on dit), chose qui t’est loin d’être aisée ; même si l’italien est ta langue maternelle, tu as toujours rencontré quelques difficultés, surtout lorsque tu as commencé à apprendre à lire. Et l’anglais n’étant pas ta langue maternelle, les difficultés n’en sont que plus marquées. Tu buttes sur les mots, tu trébuches sur les syllabes et ton accent rend ton discours parfois incompréhensible. Toutefois tu n’as, encore une fois, pas le choix ; il te faut apprendre pour t’intégrer du mieux que tu peux. Les premières semaines sont laborieuses ; tu ne comprends pas l’anglais, tu t’agites à cause de la confusion et de la frustration. Puis, petit à petit, tu commences à comprendre, ton vocabulaire s’élargit lentement, mais sûrement. Pour autant, cela ne veut pas dire que tu t’intègres bien avec les autres élèves ; tu es ce que l’on considère comme un élément perturbateur. Tu es contrainte de voir le directeur de l’école à plusieurs reprises, au plus grand dam de ta mère. Cette dernière t’inscrit à la gymnastique dans l’espoir que cela te fatigue (puis cela te fait passer plus de temps en dehors de la maison et cela l’arrange bien). La gymnastique te plaît et le coach qui t’a pris sous son aile t’encourage toujours plus, mais cela est loin d’être suffisant pour t’épuiser ... tu restes turbulente. Ce n’est que peu de temps avant ton dixième anniversaire que tu es diagnostiquée avec un TDAH et de la dyslexie, ce qui explique aussi bien tes difficultés que ton comportement.
Tu as douze ans lorsque tu fais la rencontre d’un certain Andy, un jeune garçon de ton âge semblant tout aussi étrange que toi. Et ce n’est qu’une poignée de semaines après votre rencontre que tout part en vrille ; tu es attaquée par une bien drôle de créature et Andy t’avoue être un satyre. De là, le garçon te parle de créatures mythologiques et de récits divins. Et tu ne sais pas trop si tu dois le croire, Nora ... toi, une fille d’un Dieu Grec ? Cela te semble quelque peu ... impossible, invraisemblable (et ce même si cela expliquerait beaucoup de choses (comme, notamment, ces drôles d’évènements que tu as toujours été la seule à pouvoir voir)) ? Pourtant, quand le cyclope revient à la charge, tu dois bien te faire une raison. Andy te défend comme il le peut, mais la fuite reste la stratégie qui vous sauvera la vie. Et alors que vous laissez derrière, le satyre te parle d’un endroit où tu serais en sécurité. Où d’autres demi-dieux et demi-déesses ont trouvé, eux et elles aussi, refuge. Il ne t’en faut pas plus pour te convaincre, tu acceptes de le suivre sans trop hésiter. Ça le surprend, Andy ... un peu moins quand tu lui expliques la situation avec ta mère, à quel point vous ne parvenez pas à vous entendre, le jeune satyre est plutôt triste. Le chemin jusqu’à la Colonie n’est pas aussi long que cde que tu l’aurais cru ; bientôt, tu passes les limites de celle-ci et tu te retrouves plongée dans un tout nouveau monde. Il est assez tard lorsque vous arrivez, aussi tu ne rencontres pas tout de suite tes camarades. On t’envoie rapidement dans la cabine d’Hermès (que tu ne quitteras jamais) pour passer ta première nuit.
Les jours suivants, les curieux n’ont aucune honte ou hésitation à venir te voir et t’interroger. Un drôle de jeu se tient alors ; les uns et les autres essaient de deviner ta parenté divine. Les Déesses Grecques sont d’office mises à l’écart et pendant un temps, on pense qu’Arès ne tardera pas à te revendiquer (à cause de ta mauvaise humeur, certainement). Cela t’agace et tu en menaces plus d’un, ce qui ne fait que renforcer les rumeurs ... Et au milieu de tous les curieux, il y a Ella. Ella Hashimoto de son nom complet, fille d’Apollon. Ella est aussi douce qu’elle est rayonnante et elle devient très rapidement ta meilleure amie. Bientôt, toute la Colonie sait que Ella ne va nulle part sans Nora et que Nora ne va nulle part sans Ella. Au milieu de tout cela, plusieurs choses se passent. Tu es reconnue par ton paternel divin, Hermès. On te parle de la Guerre qui a pris fin quelques mois avant ton arrivée, des traitres et des héros qui ont pris part à celle-ci. Tu appelles ta mère qui t’annonce sans détours que tu resteras à la Colonie désormais, qu’elle se lave les mains de toi. Tant de choses dont tu ne sais que faire, mais que tu encaisses du mieux que tu le peux.
darkness always finds you either way. Tu étouffes, au milieu ces trop nombreux frères et sœurs. Tu fais de ton mieux pour t’intégrer, pour ne pas faire de vagues, mais il semblerait que tu sois tout bonnement incapable de te défaire de tes mauvaises habitudes ; tu fais des blagues (qui ne font rire que toi) pour te distraire, tu te défoules (pas toujours très brillamment) sur le champ d’entrainement, tu t’occupes ici et là pour tromper l’ennui. Et c’est bien malgré toi qu’une réputation de demi-déesse
compliquée commence à t’être accolée ; tu es trop nerveuse, trop abrasive pour tes compagnons d’infortune. Tu jalouses en silence ceux qui se retrouvent sous les projecteurs, rêvant toi aussi de faire tes preuves et de briller. Les autres, tu n’arrives pas à leur parler ; tu ne parviens pas à croire qu’ils puissent être réellement intéressés par ta personne ... Au milieu de la tornade que tu es, il n’y a que Ella qui trouve grâce à tes yeux ; jolie Ella, rayonnante Ella, douce Ella ... Petit à petit, tout ton univers se met à tourner autour d’elle. Tu ne te sens nulle part à ta place, si ce n’est aux côtés de la fille d’Apollon. Et tu aurais bien aimé lui en parler (de tous ces sentiments qui naissent à l’intérieur de toi), mais tu crains que votre amitié ne survive pas à une telle déclaration (tu crains de la mettre mal à l’aise, de la faire fuir). Aussi, tu restes silencieuse et te contentes de ce que tu as, sans jamais réclamer plus. Et, tout doucement, au contact d’Ella, tu t’adoucis. Tu t’ouvres peu à peu aux autres, tu commences à te détendre et nouer des liens avec les autres.
no tired sighs, no rolling eyes, no irony. Désormais adulte (à 19 ans à peine), tu prends la décision de quitter la Colonie pour vivre ta vie dans le monde des mortels. Dans un premier temps, tu penses pouvoir te construire une vie à New-York ; pas loin de la Colonie, mais toujours dans le monde des mortels. Ella essaie bien de t’en dissuader, toutefois rien, ni personne ne peut te retenir ; tu es déterminée, pour ne pas dire entêtée. Alors tu pars, lui promettant malgré tout de garder le contact. Tout semble rouler pendant un temps ; tu as un job au coffee shop pas loin de chez toi, tu te construis un petit chez toi qui n’appartient qu’à toi ... Ella vient même te rendre visite de temps en temps ! Vraiment, tu ne pourrais pas être plus heureuse ! Ou tout du moins, tu devrais l’être ... Ce n’est cependant pas le cas. Tu t’ennuies vite, bien malgré toi, la lassitude s’empare de tout ton être et t’emprisonne dans une prison plus que suffocante. Tu croies que le contact avec les autres demi-dieux et demi-déesses te manque, aussi tu pars sur un coup de tête à la Nouvelle Rome. Encore une fois, les choses se passent plus que bien, mais tu ne parviens pas à être heureuse. Te vient alors l’idée, pendant l’été 2023, de partir en road trip au travers des États-Unis. Ella est loin de s’en réjouir, mais tu n’en fais qu’à ta tête. Et même quand Ella te supplie de revenir à la Colonie à la suite de l’annonce de la troisième grande prophétie, puis aussi quand les demi-dieux commencent à disparaître. Tu n’en fais, encore une fois, qu’à ta tête.
no grave can hold my body down. Et tu aurais certainement dû écouter Ella, penses-tu alors que tu ouvres les yeux, allongée sur un lit d’hôpital. Mauvaise rencontre avec un cyclope, que tu te souviens tant bien que mal. Un cyclope que tu as suffisamment affaibli pour t’en sortir, mais tu y as laissé quelques plumes aussi. Dès lors que tu ouvres les yeux, tu demandes à sortir. Toutefois, les médecins et infirmières s’y opposent catégoriquement ; tu restes encore quelques jours à l’hôpital, tu n’en sors qu’en ayant donné une fausse identité (tu remplis aussi un faux rapport auprès des forces de l’ordre, pour être tranquille) et avec une blessure qui laissera sans le moindre doute une cicatrice. Tu te dépêches de traverser la moitié des États-Unis pour rejoindre la Colonie ... où tu apprends que tu as été déclarée morte. Ne sachant trop comment réagir face à une telle annonce, tu te contentes d’éclater de rire et de déclarer qu’il en faut bien plus pour t’envoyer rejoindre le royaume de Lord Hadès. Ella t’en veut un peu de ne pas l’avoir écoutée, mais tu es rapidement pardonnée lorsque tu l’informes que tu comptes rester à la Colonie. Tu prends sans trop sourciller le rôle d’encadrante, comme ta meilleure amie, et ce n’est que plus tard (qu’une fois que tes blessures ont fini de cicatriser) que tu acceptes de former les nouvelles recrues au combat.